Ma relation avec l’anxiété
Je vous parle de mon parcours avec l’anxiété, d’un diagnostic qui a tout changé chez moi et de la guérison qui prend du temps
Cela fait des semaines que j’avais envie d’aborder ce sujet, mais je ne savais pas par où et par quel bout commencer.
Depuis que j’ai 12-13 ans, je vis en permanence avec l’anxiété. Comme une ombre, elle suit chacun de mes pas et toutes mes pensées, quoi que je fasse et ressente.
Pendant longtemps, je pensais que c’était juste un trait de personnalité ou bien quelque chose de pénible que je devais me coltiner toute ma vie. Alors je prenais sur moi et essayais tant bien que mal de supporter ce fardeau au quotidien.
J’ai essayé de me faire aider de bien des façons. Cela a amélioré certaines choses, mais jamais en profondeur. Mes proches avaient beau me dire que j’avais changé en mieux et que je semblais plus ouverte, intérieurement je sentais que je creusais de plus en plus dans l’obscurité.
Après des années de lutte acharnée contre moi-même, à me convaincre que j’étais forte et que je pouvais me débrouiller toute seule pour m’en sortir, il y a eu un moment où j’ai senti que je n’en pouvais plus.
J’étais au fond du trou, je n’avais plus rien à perdre, donc j’ai pris rendez-vous avec une psychologue. C’était soit ça, soit je me laissais tomber définitivement dans les mâchoires de l’anxiété jusqu’à me perdre pour de bon.
Très vite, les séances ont abouti sur un diagnostic :
Le trouble anxieux généralisé (affectueusement surnommé “TAG”).
J’avais déjà entendu parler de ce trouble, parce que j’avais bien entendu épluché toutes les informations, les troubles et les maladies possibles qui pouvaient expliquer mon état permanent.
Ce simple diagnostic a tout changé. Je crois que ces dernières années de galère, de culpabilité, de colère, de découragement et de détresse se sont relâché d’un coup, comme un barrage qui a cédé.
Sauf que quand on relâche tout, le déluge détruit tout sur son passage. C’est donc dans mes propres eaux que je me suis retrouvée submergée en 2024.
J’ai navigué tant bien que mal dans ce nouveau diagnostic en prenant réellement conscience que cette ombre qui me suivait dans mes moindres faits et gestes depuis plus de la moitié de ma vie n’était vraiment pas normale.
Sans compter que j’ai jonglé avec un second diagnostic qui a lui aussi éclairé tant de choses (j’en parlerai peut-être un jour, mais pas aujourd’hui).
Je crois que ce qui m’a empêché toutes ces années de me faire vraiment aider, de me faire soigner, c’est que j’avais peur de perdre ma personnalité si je perdais mon anxiété.
J’étais tellement habituée à sa présence, à son empreinte sur chaque élément de ma vie, que je redoutais de n’être plus rien sans elle. Comme une coquille vide. Mais aujourd’hui, je sais que ce n’est pas le cas.
L’anxiété ne définit personne, elle est juste un filtre qui enlaidit les couleurs de la vie.
Je sais que le chemin de la guérison est encore long. Même si je suis accompagnée et que j’arrive de mieux en mieux à me stabiliser, il y a des jours où j’ai l’impression de chuter à nouveau. Mais c’est normal.
La guérison n’est pas un long fleuve tranquille. Il y a des moments où on est au sommet, puis d’autres où on bascule dans le vide. Puis on rebondit, et ainsi de suite.

Mais ce que l’on voit sur ce graphique de grande qualité, c’est qu’à chaque remontée, la guérison évolue positivement.
De toute façon, pas de soleil sans pluie.
Traverser les bas est nécessaire pour profiter pleinement des hauts.
J’avais envie de parler de ce sujet, pas forcément joyeux, mais tellement important.
Parce que même s’il y a du progrès, on continue de sous-estimer les troubles et maladies mentales dans notre société. Combien de fois j’ai entendu « qu’aller voir un psy ça ne sert à rien », que « l’anxiété c’était juste des gens qui manquent de volonté » ou bien encore que « la dépression c’est juste des gens qui ont la flemme ».
Ça ne viendrait à l’esprit de personne de dire à quelqu’un de diabétique : « BaH fAuT jUsTe ArRêTeR dE mAnGeR dU sUcRe PoUr AlLeR mIeUx. » 🤡
Les maladies et troubles mentaux sont au même niveau que les maladies physiques, point barre. Elles existent, elles sont bien là et les nier ou les sous-estimer ne les effacera jamais.
J’ai encore du chemin pour apprivoiser cette anxiété et la canaliser (car je ne pense pas qu’on puisse la supprimer complètement), mais je sais que j’y arriverai. Ça prendra le temps qu’il faut, mais je le ferai.
Vous qui lisez ces lignes : ne perdez pas espoir. Je sais qu’en période sombre c’est compliqué, mais on s’en sort toujours.
La vie est cyclique. L’hiver cède sa place au printemps. La pluie cède sa place au soleil. Le froid cède sa place à la chaleur. La nature renaît toujours année après année.
C’est toujours cette pensée qui me réconforte le plus dans les moments difficiles. Tout est cyclique, ça ira mieux.
Et à chaque fois, c’est vrai. Ça va de nouveau mieux.
Merci de m’avoir lu jusqu’ici. Je vous dis à bientôt sur La Plume Neptunienne 🪐