Bonjour ! 🪐
Aujourd’hui, je te retrouve pour un sujet auquel je pensais récemment sur l’expression de ses émotions. Je n’en dis pas plus pour cette introduction et te laisse lire cette nouvelle newsletter. C’est parti ! ☕️
« Tu t’écoutes trop »
Cette phrase, je l’ai entendu un nombre incalculable de fois, que ce soit pour moi ou pour d’autres personnes de mon entourage.
Si ces 4 mots sont souvent prononcés sur le ton de la conversation, ils cachent néanmoins beaucoup de violence.
Oui, de la violence. Parce qu’il n’y a rien de pire que de minimiser ou d’invalider les ressentis de quelqu’un. Même si c’est dit avec toute la bienveillance ou l’humour du monde.
Eh oui, si tu me lis depuis un moment, tu sais que j’ai déjà évoqué l’impact des mots que l’on emploie dans une ancienne newsletter :
Lorsque toute personne exprime une émotion, elle le fait parce que c’est instinctif. C’est son corps qui lui signale que quelque chose se passe en elle, ni plus, ni moins.
Certain·es seront d’ailleurs plus à l’aise de les montrer, tandis que d’autres auront tendance à les cacher ou les brider. Sauf que je ne t’apprends rien : plus tu caches ou essaies de faire taire ce que tu ressens, plus tu as de fortes chances d’exploser un jour ou l’autre.
Une personne m’avait un jour expliquée l’analogie de la cocotte minute : tu retiens l’air le plus possible, puis au bout d’un moment, la pression devient si forte que la cocotte explose. Le mieux, c’est que l’air s’échappe au fur et à mesure du sifflet pour maintenir l’équilibre.
Les émotions, c’est pareil.
Quand tu dis à quelqu’un que ce qu’il ressent est « trop », tu le condamne à maintenir l’air le plus longtemps possible en lui, jusqu’au jour où cela se répercutera sur sa santé mentale (spoiler alert : ça fait des dégâts 🤕).
Tu lui fais aussi comprendre que ses émotions ne sont pas normales. Alors que si. C’est juste que chacun·e a sa propre sensibilité et manière d’exprimer ses émotions, comme un curseur.
D’ailleurs, ce genre de remarque montre parfaitement à quel point on est déconnecté·es, aseptisé·es et mal à l’aise face aux émotions. Autant les nôtres que celles des autres.
On nous conditionne dès la naissance à être fort·e, à garder pour soi ses faiblesses et à tout faire pour être le/la plus productif·ve possible. (Et je ne parle pas de ce qu’on attend des femmes versus des hommes, parce que c’est un sujet encore plus profond… et écœurant ☠️).
La faute à qui ? Toujours la même :
Si on prenait le temps d’observer ce qui se passe, de parler vraiment avec les gens, d’arrêter 2 secondes de se concentrer sur les fausses problématiques (aka blâmer le féminisme, les ethnies, les croyances ou toute partie de la population minoritaire, qui sont une diversion pour éviter de regarder les vrais enjeux actuels), on pourrait davantage écouter et comprendre les autres.
Moins de
« tu t’écoutes trop »et plus de « je comprends ce que tu ressens ».Moins de
« d’autres personnes vivent pire que toi et ne se plaignent pas autant ! »et plus de « c’est quelque chose de difficile ce que tu vis, je compatis à ta douleur ».Moins de
« il faut t’endurcir sinon tu vas finir brisé·e »et plus de « je suis certain·e que tu es capable de surmonter cette épreuve, et si besoin, je suis là pour t’aider ».Moins de
« pleurer c’est pour les faibles »et plus de « tu as le droit de pleurer, ça t’aide à te libérer d’un trop plein et à t’apaiser ».Moins de
« pas besoin d’être aussi expressif pour si peu »et plus de « ça fait tellement plaisir de te voir aussi joyeux·se ».
Moins de peur des émotions et plus d’acceptation de ces dernières.
S’écouter trop, ça n’existe pas. S’écouter en revanche, oui, et c’est essentiel pour être en paix avec soi-même.
Alors ne laisse personne te dicter comment tu dois ressentir. Tes émotions, c’est un peu comme une boussole intérieure qui te guide vers le meilleur chemin pour toi. Elles n’existent pas pour être tapies dans l’ombre comme des monstres.
Alors vis-les, ressens-les, exprime-les.
Questions de journaling sur le rapport aux émotions
Je te propose maintenant quelques questions d’introspection pour explorer cette thématique du “tu t’écoutes trop” ou “tu en fais trop”. Si tu préfères, libre à toi d’y répondre avec un tirage de tarot, mais je pense que le format questions est plus intéressant car il permet de creuser en profondeur.
À quel(s) moment(s) m’a-t-on explicitement ou implicitement fait sentir que mes émotions étaient “trop fortes” ?
Quelle(s) émotion(s) en particulier étai(en)t visée(s) du doigt par les autres, selon moi ?
Pourquoi cette/ces émotion(s) en particulier, d’après moi ?
Qu’est-ce qu’elle(s) essai(en)t de me signaler quand je les exprime ?
Comment mieux la/les comprendre pour mieux la/les ressentir sans aucune barrière ?
Si je laissais la liberté à cet/ces émotion(s) de s’exprimer, quelle(s) conséquences cela aurai(n)t-il(s) dans ma vie de tous les jours ?
Et voilà, c’est tout pour cette newsletter du jour. Je te retrouve en décembre pour de nouveaux écrits que j’ai décidé d’axer sur le thème… de l’enfance. 🧸 Je ne t’en dis pas plus, mais j’avais envie de matcher La Plume Neptunienne avec l’esprit de Noël. 🎄
À très vite ! 🪐